Cher journal, je me rappelle encore de cette matinée, bien que mes souvenirs en soient vagues. Nous étions assis face à face sur ces sièges recouverts d’un épais tissu d’un bleu délavé, dans ce train où l’odeur de la nicotine nous prenait les narines.
Je guettais l’horizon par la vitre se tenant à ma droite. Rien d’exceptionnel à première vue. Mais si on observait mieux, si on s’éternisait sur ce paysage, on pouvait apercevoir les quelques détails qui nous auraient échappés habituellement. Ils sont pourtant essentiel, bien que inutiles à nos yeux d’humains.
Au second plan, bordant les rails du train, une modeste étendue d’herbe. Elle délimitait un chemin recouvert de goudron rouge indien ainsi que de quelques dalles blanches. Si mes souvenirs sont bons, deux bancs étaient disposés face à la route. Quand nous étions sortis du train, lors de notre arrivée, nous nous étions assis sur l’un d’eux. Il avait déposé ses fines lèvres sur mon front, je lui adressais un léger sourire timide. Il avait ensuite posé ses mains sur mes hanches. Un frisson avait parcouru mes membres.
Il observait le ciel, d’un bleu limpide ce jour-là. Rien ne perturbait cet instant, l’un des seuls passés à ses côtés.
Succédant la route, quelques habitations. Mais mes souvenirs en restent troubles. Plus à notre droite, un parking bordé par la chaussée. Quelques voitures s’étaient installées sur celui-ci.
Il a glissé délicatement sa main dans la mienne. Je me sentais rougir, mais n’osais réagir. Je me sentis mal à l’aise. Il s’était alors rapproché de moi. Les battements de mon cœur accéléraient. A cet instant je ne pensais qu’à nous, à ce qu’il aurait pu faire à ce moment-là. Il se tourna face à moi. Ses yeux d’un bleu pâle plongèrent dans les miens. Je ne parvenais pas à en sortir, à m’en extraire. Je les fermais, prise par la peur.
Je me mordillais la lèvre inférieure, prête à tout recevoir de lui. Mais il ne réagissait pas. Je commençais à perdre espoir, à ne plus croire en moi, lorsqu’il s’approcha et déposa ses lèvres rosées sur les miennes. Je ne me détachais plus de lui, mon corps subissait sa force. Mes sentiments étaient réciproques. Une passion avait commencé à germer entre nous. Il m’enlaça la taille, je n’osais pas ouvrir les yeux, faire face à la réalité me semblait trop dur à surmonter.
Il plaqua son corps contre le mien, plus rien ne me semblait concret. Le temps passa si vite à ses côtés… Plusieurs minutes, semblant une éternité s’étaient écoulés, il s’écarter de moi. Je ne savais quoi lui dire.
J’avais ouvert mes paupières, il n’était plus là. Mes yeux s’étaient emplis de larmes. L’avais-je rêvé ? J’avais voulu la réalité, je l’avais désormais face à moi.
L’amour est une rose, chaque pétale une illusion et chaque épine une réalité.
Océanne.
Fiche par Nightmare. de Templactif.
Mayrine's creation
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