J’ai froid. J’ai froid et j’ai peur… Pourquoi ai-je peur ? Pourquoi je pleure ? Pourquoi suis-je ici ? Parce qu’il m’a dit qu’il m’aimait ? Non. Ce n’est pas de sa faute. De qui ? De moi.
  Si je n’avais pas pris cette rue, si je ne m’étais pas arrêté quand on m’a dit qu’on ne me ferait pas de mal, si j’avais continué mon chemin, je ne serai pas là. Là séquestrée telle une prisonnière dans une prison dorée. Princesse c’est ce que je suis ! Princesse…
  Je rentrais chez ma mère qui n’appartient pas à ce monde de dégénéré quand on m’a suivit. Ils m’ont dit qu’ils ne me feraient rien, je me suis arrêtée. Ils m’ont attrapé, je me suis débattue. Je ne voulais pas les suivre…
  Ils m’ont jeté devant mon père. Je me suis relevée. Et je m’en suis pris plein dans le visage. Pourquoi ? Non vous ne comprendrez même pas. Pour mon père c’est inadmissible qu’une princesse porte un t-shirt décolleté et un jean taille basse. Que croyait-il ? Que j’allais mettre chaque jour la robe qu’il m’envoyait ? Non mais il se prenait pour qui ? Qu’est ce qu’il avait dans la tête ? Il croyait peut être que j’allais crier sur tout les toits « Je suis une princesse » ?!
  Et maintenant je suis enfermée. Dans une tour ? Ne rêvez pas ce n’est que dans les comtes. Croyez vous que je sois aussi belle que Cendrillon ? Eh non, je ne ressemble pas à ces autres princesses de comte de fée. Toutes ces blondes qui trouvent le prince charmant. Tss, la vraie vie c’est différent. Entre les obligations familiales et les mariages arrangés… Jongler entre les études et les repas, c’est difficile de porter ce fardeau…
  Entre mon premier amour et mon nouveau fiancé, ma seule envie est de sauter de ma chambre d’hôtel.
  En attendant, j’ai peur et je pleure. Mais je ne sais pas pourquoi. Peut être parce que cela fait à peine une semaine que j’ai dix-huit ans et qu’aujourd’hui c’est le jour de mon mariage avec l’autre boulet ? Il est beau, bien élevé, il a tout pour plaire… Mais moi il ne me plait pas. Pourquoi ? Parce que lui, je ne l’ai pas choisi.
  Mon premier amour, je l’avais choisi. C’était le fils de ma nurse. Il était mon meilleur ami. Puis nous avons grandi et l’amitié c’est transformée en amour. Mais je suis partie. Je suis partie chez ma mère. Là où les obligations n’existent pas. Je suis partie, le jour où il m’a dit « Je t’aime » pour la première fois. Je suis partie pour fuir mon destin. Mais je n’ai quand même pas pu fuir éternellement…
   Habillée de ma robe blanche, je descends l’escalier central de l’hôtel. Il y a toute la clique de Jet-setter et des journalistes. Un homme que je nomme mon père me prend par le bras. C’est fou mais je déteste n’importe quel mariage et celui-là est le pire…
   Le prête ne me demande même pas mon avis. Bienvenue dans la dictature familiale. Ils nous déclarent unis par le lien du mariage. Suis-je censée être heureuse ? Le repas, la valse tous les trucs que je hais sont présents aujourd’hui. Je déclare que je monte me remaquiller dans ma suite.
  Je prends la valise que j’ai préparé hier soir, je prends la main de mon comme qui dirait majordome et premier amour. Nous sortons par la porte de service comme des voleurs… Pour enfin vivre comme nous le souhaitons depuis toujours…