Une incessante sécheresse s’abattait sur la prairie africaine. La brume se dégageai peut à peut du ciel clair, laissant ensuite paraître les premiers rayons de soleil de cette saison. La mousson s’était terminée depuis peu, laissant place à la rude chaleur.
Eléone, le mâle dominant, achevait sa dernière proie brutalement de ses crocs puissants, sans aucune pitié. Tandis que les jeunes femelles partaient à la chasse, pour nourrir leur troupe. Toutes s’étaient soumises aux ordres du puissant mâle, certaines ayant tentées de se rebeller mais en y laissant la vie. Personne ne pouvait y remédier, obligé de l’accepter ainsi.
L’une des plus jeunes se nommait Orianne, aussi belle que la lune rousse. Ses yeux verts perçant guettaient constamment l’horizon. Elle aurait voulu partir d’ici, découvrir le monde à sa façon, ne pas rester emprisonner. Mais tous l’en empêchait, de peur de la perdre. Ils l’aimaient, elle était noble et pleine de bonté. Toujours prête à aidé les autres dès qu’elle en avait les capacités. Parfois elle cédait, pleurait toutes les larmes que son corps pouvait contenir, elle s’ennuyait…
Toutes partirent donc chassées leur dîner, bien que faible ces derniers temps… Eléone, lui, après avoir dégusté son repas guettait son territoire, à l’affut du moindre bruit qu’il considérait suspect. Oui, car être cet animal, cette race n’était en aucun cas facile. Vivant dans un monde sans aucune pitié, le monde des lions.
Orianne aperçu une gazelle au loin. Elle s’accroupi alors, scrutant cet animal qui pouvait réagir à tout moment, au moindre bruissement, au moindre effleurement. Elle avança silencieusement, étant le plus discrète possible. Elle ressentait une famine à chaque pas qu’elle faisait, s’approchant de sa proie inoffensive. Une fois assez proche, elle bondit et la prit par le cou, de ses crocs aigus. Elle lui transperça la peau d’un coup sec, l’achevant. Elle l’emmena alors au territoire.
Eléone sentit l’odeur de cette chair fraîche alléchante. Il l’accueilli sur le territoire sans bronché, se léchant les babines. Orianne déposa la carcasse à terre.
« Que m’apportes-tu de bon cette fois, jeune chasseuse ? Demanda-t-il haussant un sourcil. - Une gazelle qui buvait tranquillement à la rivière… - Bien, tu peux disposer.
Elle fit mine de dégouts et reprit :
« Ne puis-je pas en prendre un morceau ? Je suis tellement affamé. - Un jarret. Rien de plus demoiselle. »
Elle prit un bout de sa patte et partit, une moue s’affichant sur son visage. Portant à la gueule le morceau de chair. Elle susurra, discrète :
« Tsss… Comment voulez-vous que je chasse sans rien dans le ventre, sale lion démunit de tout cerveau. »
Elle se coucha, protégée par l’ombre que lui faisaient les branches de l’arbre des palabres. Se posant tranquillement pour déguster son faible butin, elle vu une seconde femelle arrivé, un oiseau dans la gueule. C’était Andréa, l’une de ses plus fidèles amies. Elle l’observa attentivement.
Andréa déposa la dépouille aux pattes du mâle, sans prononcer un seul rugissement. Celui-ci avança et la menaça brutalement :
« Et c’est tout ce que tu m’apporte ? Suis-je donc rien pour vous ? Qui a défendu ce territoire jusqu’à maintenant ? Si je n’étais pas là, vous seriez tous morts. Repart à la chasse, et que je ne te vois pas revenir avec une carcasse de moins de 20 kilos. »
Celle-ci ne broncha point. Elle reparti à la chasse avec dégouts et famine au ventre. Orianne ne bougea pas, elle ne savait pas quoi faire, ni quoi penser. Ce qu’il avait dit était juste, mais il ne servait à rien de l’agresser ainsi, il savait aussi bien qu’elle qu’on ne pouvait rien à cette période de pauvreté. Il fallait l’accepter, voilà tout.
Suite à un long quart d'heure, une autre femelle rejoignit Orianne sous l’arbre, apportant avec elle une petite dépouille qu’elle partagea. Orianne sursauta en la voyant, ne s’attendant pas à voir son amie. Elle lui tendit la moitié de la carcasse, avec un petit sourire. Elles mangèrent en silence, étant assoiffées. La sécheresse ne leurs laissait que peu d'eau.
Que faire pour se sentir mieux, elles ne savaient pas. Personne ne savait. On ne pouvait rien y changer, il fallait juste se nourrir ; vivre. Ne pensé qu’à soi dans ces moments de faiblesse ultime.
Andréa les rejoignit alors épuisée de sa chasse qui avait durée environ trois bonnes heures. Elle s’allongea à leurs côtés somnolente, n’ayant point de quoi mangé, ni de quoi boire. Son ventre criait famine. Elle soupira un bon coup, et reprit ensuite une bouffée d’air frais. Orianne l’observa, elle avait de la peine pour son amie, qui n’avait rien demandé de plus qu’un peu de nourriture.
« Pourquoi es-tu si froide ses derniers temps ? demanda Andréa hors d’haleine à Orianne. - Comment ça froide ? Je ne fais rien de plus que de chasser, rien d’autre. Tu sais aussi bien que moi qu’il n’y a rien d’autre à faire. - Tu es toujours aussi sage… - Oui comme tu peux le remarquer. Je n’ai rien d’autre à répondre. »
Andréa se tu, ne sachant pas quoi dire à son amie. Elle savait bien que tout cela ne partait pas d’une mauvaise intention, mais ne savait plus quoi penser d’Orianne. Elle avait tellement changé depuis quelques jours. Elle se disait que ce n’était que la chaleur, mais savait bien que ce n’était pas cela qui la perturbait. Peut-être un manque d’attention envers elle… Ou autre chose de… pire ? Cette question la tracassait, n’ayant pas de réponses claires qui pourraient expliquer le comportement agressif d’Orianne.
Point de vue Orianne
J’en ai tellement marre d’être enfermée dans ce monde puéril où tous les sujets ne touche qu’à la nourriture, la soif, la vie… Tout est tellement compliqué. C’est stupide de penser que l’on peut sortir de ce trou. Pourtant je veux vivre. Vivre ma vie comme je le sens, comme j’aimerai qu’elle soit ; belle. Une famille, des enfants, mon propre territoire. Une vrai vie, ou tous nous sourit, même si moi-même je sais que ça n’existe pas ce monde-là. Un jour je sortirai d’ici. Un jour je vivrai ma vie au jour le jour, exploré le monde sous toutes ses facettes. Peut-être seule. Comme dit un proverbe que j’admire, mieux vaut être seul que mal accompagné. Je me fiche de ce que les autres peuvent en pensé. C’est ma vie. Et ma vie je la veux ainsi, alors je l’aurai. Je suis une fille déterminée, pas une coincée. Pas une petite enfant sage, qui écoute ses parents et ses amis. Je ne veux pas mourir ici, je ne veux pas être ces gens qui restent toujours bloqués au même point de départ toute leur vie. J’irai à mon point d’arrivée. En tout cas je le trouverai, et une fois que je l’aurai trouvée j’y resterai autant de temps qu’il me restera à vivre, que ce soit un an ou un jour. Je me fiche de ce que les autres penseront.
J’ouvris délicatement mes paupières, réveillée par la lueur qui parvenait dans la grotte si sombre habituellement. Tout le monde dormait encore. Il n’y avait que moi, moi seule. Je pris un temps pour me réveiller, avant d’enfin me lever et affronter les rudes rayons de soleil. Je plissai les yeux, éblouit. J’eu du mal à m’habituer à la luminosité si puissante.
Tout était si calme. Rien que le doux bruit du vent, les hautes herbes se balançant de droite à gauche avec légèreté. Juste une chose me perturbait : le silence. A cette heure-ci tout le monde devrait déjà être levé...
Une idée soudaine me vînt ; et si j’en profitais ? Si je partais maintenant ? Tout me sembla si irréel à cet instant. Tout se bousculaient dans ma tête, partir ou rester ? J’avais enfin l’occasion de partir d’ici. Sans me soucier des autres, de ce qu’ils pouvaient penser.
Sans réfléchir, sans même y songer une seule seconde, je me mis à marcher avec assurance. Je ne m’arrêtai plus. Soudain je vis le panneau. Ce fameux panneau qui indiquai pour tous les lions « Tu as réussi. ». Etais-je enfin sortie de cette ancienne vie ? Surement. Je ne voulais plus revenir. Mon cœur battait la chamade, mon ventre se noua. Je ne pouvais plus faire marche arrière.
Je marchai, silencieuse et hésitante, dans les hautes herbes. J’apercevais les gazelles, fuyantes dès qu’elles me voyaient. Je restai sur mon chemin, allant droit vers l’horizon, ne le quittant plus des yeux. J’étais perdu. Tout était si… bizarre. Rien ne pouvait mieux décrire l’instant que ce mot. Je m’arrêtais net, cherchant un repaire pour m’y retrouver, mais rien de cela. Il n’y avait plus rien aux alentours.
Les oiseaux migraient, voltigeaient aux dessus de moi. Juste un vaste étang se dressait sur mon chemin, quelques nénuphars flottaient à sa surface. Je m’avançai et regardai mon reflet dans l’eau. Mes yeux scintillaient telle la pleine lune un soir d’hiver. J’entendis des ricanements retentir dans mon dos. Je fis volte-face et tombait nez à nez avec un léopard, d’apparence assez jeune. Il s’arrêta net en me voyant.
Je me tus soudainement, l’observant, le fixant, m’efforçant à ne pas faire de bruit. Il se remit à rire et se roula par terre jusqu’à ce qu’il se mette sur le dos. Je n’en pouvais plus, je lui demandai exaspérée :
« Qu’as-tu à ricaner ainsi ? »
Il se tus et ne me répondit rien. Il ne releva même pas mes paroles. Il se retint de rire une nouvelle fois. Je me retournai, repartant sur mon chemin, déviant l’étang. Il me rattrapa et s’interposa sur le sentier. Je soupirai et le déviais une nouvelle fois. Il se mit à pleurnicher. Je me retournai face à lui.
Il me regarda d’un air attendri et d’un regard innocent. Il s’approcha et me fixa posément.
« Comment tu t’appelles ? me demanda-t-il d’une voix enfantine. »
J’hésitai et m’efforçai à répondre.
« Orianne. Qu’est-ce que tu fais là sans personne ? - Ben… J’habite ici. - Et pourquoi es-tu seul ? - Je l’ai toujours été, tu es la première que je rencontre depuis un certain temps. »
Je laissai apparaître une moue sur mon visage. Je ne savais plus quoi rétorquer.
« Tu vas où ? Me demanda-t-il. - Je ne sais pas… Là ou on m’emmènera. - Oh chouette ! Je peux venir ? »
Je ne répondis pas. Sa présence me serrai sans doute rassurante, mais ce n’était qu’un enfant. Mais après tout, il n’avait plus de famille ? Le laisser seul serais sans doute une erreur, mais le prendre avec moi serais certainement de même… Je pris un moment de réflexion avant de lui répondre clairement, me voulant rassurante :
« Si tu en as tellement envie… Si ça peut t’aider. - Oui ! Merci, je t’en serais toujours reconnaissante. Je m’ennuie tellement ici… »
Sur ces paroles, il me rappela mon enfance… Moi aussi je m’ennuyais à longueur de journée, je ne savais pas quoi faire des jours qui passaient.
Je continuai ma route, lui faisant signe de me suivre.
Je pensai avoir pris la bonne décision. De toute façon qu’est-ce que cela aurai changé qu’il reste seul ici ? Ça n’aurait fait qu’empirer sa vie. Il me suivit en trottant, silencieux. Il semblait déjà m’apprécier. Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais peur. S’il lui arrivait quoi que ce soit, je m’en voudrai tellement… Mieux valait ne pas y penser. Comme je l’ai déjà dis plus tôt, je vivrai au jour le jour.
L’après-midi prit fin, laissant place au couché du soleil. Les nuages teinté d’un rose orangé illuminait le ciel, d’un bleu azur habituellement. Nous marchions de puis la demi-journée, sans aucune pause. Le petit ne semblait pas fatigué. Je me rendis compte que je ne connaissais rien de lui, même pas son nom…
« Dis-moi, comment tu t’appelles ? Lui demandai-je alors intriguée. - Je ne sais pas, je n’ai pas de nom… Enfin, du moins je crois. - Alors… Qu’est-ce que tu penses d’Orient ? Finis-je par lui répondre. - Hm… Oui, ça me plaît, va pour Orient, dit-il souriant. »
Je repris ma marche posément. Le soleil finit par se couché. Les étoiles brillaient, le croissant de lune trônait au milieu d’entres elles.
Nous décidâmes de dormirent sous un arbre, trop fatigués pour continuer notre route. Orient s’endormit à mes côtés paisiblement, tandis que je songeai au lendemain qui s’annonçait rude. Il faut être courageux pour arriver à son but…
La chaleur perturba mon sommeil, aussi léger qu’à son habitude. Le soleil n’était pas encore levé, on apercevait quelques lueurs à l’horizon. Je regardai à mes côtés pensant trouver Orient. Il n’y était pas. Je me levai en sursaut, la chair de poule me vint, mon ventre se noua. J’hurlai, inquiétée :
« Orient ! Orient, tu es là ? »
Mais aucun bruit ne me parvenait, aucune réponse. Je commençai à sérieusement m’inquiété lorsque je fis volte face et retombai nez à nez avec cet insolant. Je soupirai, soulagée de le revoir.
« Je t’ai manqué ? Demanda-t-il. - Ne me refait… plus… jamais ça… Orient… susurrai-je hors d’haleine. »
Il laissa paraitre un sourire sarcastique avant de continuer sa marche, sur notre sentier habituel.
Mon inquiétude disparue au fil des heures qui passaient. Je pense que je n’eu jamais aussi peur de ma vie… Tenais-je déjà à Orient ? Nous nous connaissions depuis tellement peu de temps. A vrai dire un jour. Mais il était tellement fragile… D’accord, malin et parfois narcissique. Mais fragile.
Nous tombâmes face à une étendu d’arbres imposants. Orient me regarda. Etais-je forcément à moi de répondre ? Je songeai. Que pouvait-il se trouver dans cette forêt ? Ce n’était pas forcément dangereux. Ou peut-être que si. Mais peu importe. Qui ne tente rien n’a rien.
« On n’y va, dit-je perplexe. »
Il me regarda. Il tressailli en entendant ma réponse. D’accord, cette vaste étendu était quelque peu effrayante, mais que voulait-il que l’on face ? Que l’on rebrousse chemin ? Hors de question. Il frissonna et commença à avancer avec hésitation. Je lui mis une tape dans le dos avant de passer devant lui et de marcher posément.
Nous entrâmes dans cette forêt. J’avoue, je commençai à paniquer. Mais il faut être fort, ne pas reculer devant l’obstacle, tel qu’il soit.
Jusqu’ici, rien d’effrayant ou de paniquant, même si la pénombre nous recouvrait et que ceci était terrifiant, il ne faut pas avoir peur pour si peu… Orient tressaillait au moindre bruissement. Paniquait-il d’être seul avec moi ? J’étais pourtant de bonne compagnie, non ? Enfin, s’il paniquait, il n’avait qu’à pas m’accompagner.
Un bruit retenti et nous fit sursauter. Je m’arrêtai net sous l’emprise de la panique. J’observai les alentours, à l’affut du moindre bruit. Orient gémissait. Je l’arrêtai, lui mettant ma patte devant sa bouche ainsi espérant le faire taire. « Chut… » Chuchotai-je, voulant le rassurer. Mais rien n’y faisait, il était effrayer. J’avoue l’être aussi…
Un second bruit parvint, ainsi qu’une ombre s’approchant. Mon ventre se noua, échappant à un gémissement qui nous trahi. L’ombre s’approcha de quelques mètres. Je sorti mes griffes aiguisées, me préparant à attaquer. Je sentais le cœur d’Orient battre la chamade. Un rire narquois retenti alors. Je bondis vers l’ombre, tombant à terre sur une épaisse fourrure. Qu’étais-ce ? Je griffai le concerné, il me prit par les pattes et se retourna contre moi, me griffant dangereusement au visage, effleurant mon œil.
Ainsi je saignai énormément. Orient gémissait derrière moi, s’inquiétant. Soudain il arrêta de me griffer. J’apercevais son sourire en coin dans la pénombre, ses yeux bleus étincelaient. Il me prit par les pattes et prit Orient par la même occasion. Il nous emmena à la lumière du jour. J’apercevais désormais son visage, ne pouvant déterminer sa race. Il me fixa.
« Qui êtes vous ? Demandai-je hésitante. - Un guépard. Et vous, que faites vous ici ? - Je pars exploré le monde, si tu voulais bien me lâcher maintenant. »
Bien sûr un guépard… Quoi de mieux qu’une forêt pour eux… J’aurai du y songer plus tôt, c’était bien courant que quelques guépards traînaient par ici… Il me regarda, étonné par ma réponse. Orient se débattais, effrayé par l’animal dominant.
« Et comment vous nommez vous ? Demanda-t-il. - En quoi cela vous regarde ? C’est à moi de poser une question, rétorquai-je froidement. - Vous venez de la poser. J’ai envie de savoir vos noms, voilà tout. - Si c’est ce que vous voulez. Voici Orient, et moi Orianne. A mon tour. Comment vous appelez-vous ? - Bien. Alfa, je m’appelle Alfa. »
Je ne rétorquai rien. Orient bougeai dans tout les sens. Alfa ne nous relâchai pas, il n’en avait certainement pas l’envie. C’est toujours moi qui tombe dans ce genre d’embrouille.
Il fini par enfin nous laissez tomber à terre. Je ressentais toujours la douleur provenant de ma griffure. Je la tâtai de ma patte, voulant déterminer la dangerosité de celle-ci. Apparemment mon œil n’était pas touché, en tout cas pour cette fois. Alfa me prit par la patte, ainsi qu’Orient, nous traînant avant d’arriver vers un ruisseau, dont l’eau limpide semblait potable. Il en prit dans sa patte et la mit sur ma blessure. Des picotements douloureux en parvenaient.
« Sa devrait nettoyer ta blessure, devisa-t-il. - Merci… rétorquai-je quelque peu souffrante. Dis-moi, j’ai une question à te poser. Tu vis seul ici ? - Oui, pourquoi ? - Oh pour rien… Je me demandai si tu voulais te joindre à nous. »
Il me regarda et haussa un sourcil, étonné.
« Après ce que je t’ai fais, tu veux que je vous accompagne ? Railla-t-il. - Ben, pourquoi pas ? - Si ça peut te faire plaisir. »
Orient s’avança et nous regarda d’un regard angélique. Alfa lui donna une tape dans le dos, ironiquement. Je me relevai énergiquement, les prenant tout deux par les pattes. Nous continuâmes notre chemin, traçant comme toujours notre route.
J’étais si heureuse de les avoir avec moi… Ils ne m’auraient pas suivi s’ils n’avaient pas confiance… Moi j’avais désormais confiance en eux…
Nous marchions depuis plusieurs heures qui me paraissaient interminable. La nuit avait commencé depuis peu, ainsi Orient dormait sur le dos d’Alfa, il s’estimait trop fatigué pour suivre. Soudain, Alfa s’arrêta. Il se tourna vers moi et montra d’un geste de la tête un long fleuve. Je laissai apparaître une faible moue, réfléchissant à la situation présente.
Un fleuve se dressait devant nous, dont le courant était si puissant que même Alfa ne pourrait traverser sans y périr. Ainsi qu’Orient, trop faible pour y mettre une patte.
« Bien. Voyons, il y a bien une solution à cette énigme… songeai-je à cour d’idées. »
Alfa semblait lui aussi pensif. Il me regarda l’air perplexe. Moi, personnellement, je m’étais accoutumé à ces situations sans réponses qui m’arrivaient constamment. Bien que l’on dit que quel que soit notre problème on obtient toujours la solution… Oui, je commence à plus trop y croire à force.
Alfa guettait les alentours, cherchant une solution qui pourrait nous aider. Soudain, une idée me vint à l’esprit. Il nous faudrait une branche, même un tronc. Quelques choses ou nous pourrions nous accrocher. Car je venais de voir que de l’autre côté du fleuve, une branche d’un arbre dépassait. J’expliquai donc à Alfa mon idée :
« Tu vois la branche, là-bas ! Il nous faut un tronc où l’on pourrait s’accrocher, ainsi dès que l’on arrive vers la branche, on l’attrape, on s’accroche et on saute sur le rivage. - Ton idée est bien, mais on le trouve où le tronc ? Répondit-il m’enlevant tout espoir de traverser ce fleuve un jour. - Ben je ne sais pas moi, cherches ! - C’est ton idée alors tu m’aides, intervint Alfa. »
Il réveilla Orient, ainsi il nous aida à chercher une branche ou un tronc assez long pour nous trois, difficile à première vu, mais possible.
Après plusieurs minutes de recherches Orient nous interpella. Nous accoururent vers lui, espérant qu’il est trouvé quelque chose. Il souleva les hautes herbes à l’aide de ses pattes et laissa paraître un gros tronc d’arbre quelque peu délabré, mais qui fonctionnerai parfaitement pour notre plan.
« Oh super, merci, merci Orient ! M’écriai-je découvrant l’épais tronc d’arbre, ce sera parfait pour traverser ce fleuve. »
Il me sourit gentiment. Alfa tenta de tirer le tronc vers nous, je l’aidai à mon tour. Au bout d’un moment d’effort incessant, nous réussîmes à tirer le tronc vers nous. Il ne resta plus qu’a le mettre à l’eau, le plus dur certainement. Orient nous aida à le tirer.
Le tronc était presque à l’eau, Alfa trempa ses pattes hésitant avant d’y entrer. Il tira le tronc de toutes ses forces, puis il s’accrocha. Je pris Orient sur mon dos et me glissa délicatement dans l’eau froide. Je m’accrochai au tronc à mon tour. Il flottait parfaitement, malgré nos poids. Je fermai les yeux, de peur de regarder. Le courant nous emporta. Alfa fixa la branche, ne voulant pas la rater.
Orient s’accrochai à mon cou, je le sentais frissonner. Je sentais son souffle dans ma nuque. Soudain ses mains lâchèrent, je tournai la tête précipitamment. Mon cœur failli lâcher, Orient était emporté par le courant à la limite de se noyé. Alfa me regarda affolé. J’hurlai, mes yeux étaient au bord des larmes. Il se jeta à l’eau, nageant du mieux qu’il pouvait.
Je vis la branche passer devant moi, je l’attrapai de ma patte, attendant Alfa impatiemment, espérant qu’il allait revenir accompagné d’Orient… Je paniquais, j’avais du mal à respirer. Je ne les voyais pas revenir. C’est comme si ma vie s’arrêtait. Je me rendis compte que… sans eux je ne serais rien. Les larmes dévalaient mes joues avant de se laisser tomber dans l’eau froide.
L’attente ne se terminait plus, cela ne faisait qu’une demi-heure, mais cette demi-heure me paraissait l’éternité.
Soudain on me tapota la patte, je regardai à mes côtés. Alfa était là, et… Orient aussi. Je leur souris, séchant mes larmes. Ma panique diminua. Ils me tirèrent de l’eau, je les serrais contre moi. Ils m’avaient tellement manqués… Désormais ils faisaient partis de ma famille. Je les embrassai, les câlinais. J’étais si proche d’eux. Ils étaient une partie de moi.
« Comment avez-vous pu… - Je t’expliquerai plus tard, sèche toi… rétorqua Alfa me serrant fort contre lui. »
Je me séchai, le froid m’envahissait.
Tout deux m’aidaient à surmonter les épreuves de la vie, les plus dures comme les plus faibles. Mais rien que le fait qu’il soit présent m’aidaient. Je leur revaudrais toujours ceci. Ils étaient importants pour moi, ils m’aidaient à reconstruire ma vie comme je la souhaitais.
Ce dont j’étais certaine, c’est que, jamais, non jamais, je ne les laisserai tomber quoi qu’il arrive. Je les aimai, je les aime, je les aimerais.
Alfa s’accota à un arbre face à moi. Il me conta donc l’épreuve :
« J’ai nagé et aperçu au bout de quelque mètres parcouru Orient tentant de s’accrocher au rebord. Je me précipitai donc vers lui, l’accrochant à ma taille. Nous fûmes emporté par le courant de ce fleuve - Alfa s’interrompis et soupira avant de reprendre posément. Je percutai une pierre et tentai alors de m’y accrocher, mais en vint. Orient attrapa une longue branche, semblant assez solide pour tenir le choque. Alors nous avions réussi à nous sortir de cette eau gelée après plusieurs essais. Je ne pensais jamais tenir le coup. Mais tu peux être fière de lui… - Je suis fière de vous deux… Tu lui à sauvé la vie Alfa, je t’en serais toujours reconnaissante. Vous êtes les plus courageux que je n’ai jamais connu auparavant. Je vous adore… - Nous aussi on t’adore Orianne ! Tu es la fille la plus extraordinaire du monde ! objecta Orient. »
Alfa nous sourit tendrement et prit Orient sur lui, avant d’aller enfin se coucher tous les trois, extrêmement fatigués.
Ce fut une journée pleine d’émotion pour notre trio… Nous nous endormions rapidement, affaiblis par cette épreuve. C’était l’une des premières, mais certainement pas la dernière…
J’avais un pressentiment. Un mauvais pressentiment. J’avais l’impression d’être tombé dans un trou, un tourbillon infernal qui ne cesse de m’entrainer chaque jour plus bas. Cela faisait plus d’une semaine que nous marchions sans répits, j’étais affaiblie par les heures de marche et par les jours sans nourriture et sans eau. Chaque jour j'avais la cruel envie de baisser les bras, mais je me reprenais, il ne fallait pas laisser tomber si proche du but.
J’étais apeurée, je ne sais pourquoi. J’avais peur que de nouveau un malheur arrive, j’avais si peur de les perdre. J’ai l’impression d’être la pire des égoïstes en disant cela. Je suis trop possessive… Nous marchions depuis des heures lorsque subitement, Orient se mit à gémir. J’accourrai vers lui, ainsi qu’Alfa. Je vis là, implanté dans sa peau une seringue rouge vif. Je relevai la tête vers Alfa, affolée. Les hommes étaient là.
Alfa fit volte face, deux hommes armés de fusils nous visaient. Aussitôt, ils me visaient moi. Je fermais les yeux, souffrante. J’étais touchée. Touchée à la patte. Je sentais le liquide pénétrer dans mon corps. J’entendis Alfa gémir à son tour, ne pouvant bouger. Je perdis connaissance.
Je me réveillais enfin, des courbatures pleins le corps et couverte de bleus. Ma patte était encore plus douloureuse que sur le moment même de la piqure. Je tentai de bouger, mais en vint. J’étais enchaînée. J’entendais des voix qui semblaient proche. Quelques secousses me faisaient reprendre doucement connaissance, étant toujours somnolente.
Je ne savais plus où j’étais, j’ouvrais légèrement les yeux. J’étais apparemment enfermée, je ne savais toujours pas où. J’apercevais trois petits trous percée dans le bois qui me tenait prisonnière. Je tentais de regarder à travers, j’aperçu le ciel limpide, ainsi que de la fumée noire…
Je tentai alors de comprendre la tournure que les choses prenaient. Plus rien n’avaient de sens. Que devais-je faire à cet instant ? Soudain, les secousses s’arrêtèrent. Je ne comprenais plus rien, tout avaient perdu son sens. Plus rien ne me semblait concret. Devenais-je folle ? Ma vie devait-elle se terminée ainsi ? Après tout, je dois suivre mon destin… Je me souvenais de ces paroles dites à Orient lors de notre rencontre « J’irai là ou on m’emmènera. ». Etais-ce là mon point d’arrivée ? Impossible. Je sentais que l’on soulevait ma prison. Je failli reperdre connaissance, mais je résistai. On posa la caisse à terre, je sentais le choque. On ouvrit alors le dessus, la luminosité m’éblouit.
« Eh, il c’est déjà réveillé celui-ci ! Interpella un homme, me jetant un regard inquiet. - Comment ça ? La piqure était sensée faire effet deux jours ! Fais-moi voir. »
Un deuxième homme fit son apparition et m’observa longuement.
« Bon, on va laisser la caisse dans la cage et le détacher. Il faudra vite partir, dit alors le même homme. Pourtant cela ne fait qu’une journée que nous étions en route pour la France… »
Il poussa la cage, je la sentais glisser sur le sol. Il détacha mes chaines, puis partirent tout deux en courant, tandis que je restai couché, somnolente. J’entendis le bruit d’un grillage derrière moi, qui me fit sursauter et me sortit de ma profonde somnolence. Je tentai de me relever, tenant à peine sur mes quatre pattes. En vint, j’essayai de tenir debout.
Après un moment, je réussi à reprendre mon équilibre. J’observai alors aux alentours, apercevant un grillage, me tenant prisonnière. Ainsi que de la végétation mais peu, ne ressemblant sur aucuns points à mon habitat naturel. Et Orient et Alfa ? Ou étaient-ils ? Je me mis à paniquer. Déjà que je ne savais pas où moi-même j’étais, je ne savais pas où eux ils se trouvaient… Je savais bien que je ne les retrouverai pas ici…
J’entendais des voix, et je sentais des regards se poser sur moi. Des humains, petits comme grands, me scrutaient. Je me sentais mal à l’aise, je cherchais un coin tranquille. De grosses pierres étaient disposées de manière à laisser un passage un peu plus loin dans la cage ou l’on pouvait se coucher sans être vus. J’allai donc exploré ce passage, je passais tout juste sous les pierres blanches.
Je me couchai dessous, n’apercevant plus les hommes qui m’observaient un peu avant. Je me reposai un moment, voulant reprendre des forces. J’étais tracassée, j’avais peur de ne pas les retrouver. Je me sentais si mal sans eux.
Je ne parvenais pas à m’endormir. Certainement trop perturbée de me retrouver seule et d’en plus ne plus être dans mon habitat naturel.
Les deux hommes arrivèrent, soulevant une caisse en bois, même que celle ou j’étais tenue prisonnière. Ils semblaient à bout, épuisés. Etait-ce Orient, ou bien Alfa ? L’espoir me revint alors. Ils ouvrirent la caisse, surveillant leurs alentours. Je vis une crinière dépasser, une crinière rousse… Ce n’était pas eux. Je perdis alors tout espoir de les revoir un jour.
Je les vis détacher les chaînes de celui-ci. L’animal se releva, les deux hommes prirent leurs distances. L’animal en question était un lion… Alors comme cela, ces hommes sans pitiés avaient l’intention de m’accoupler avec cette créature ? Hors de question, je ne tomberai pas dans leur jeu.
Je m’abstenais dans mon coin, ne voulant pas me livrer aux pattes de ce lion. A ce moment même, j’aurais voulu être avec mes deux amis. Ils n’étaient jamais là lorsque j’avais besoin d’eux. Et pourtant, c’était jusqu’ici l’une des seule fois où j’avais grandement besoin de leur aide.
J’entendis les pas du lion se rapprocher. Il avait un pas lourd, que j’aurais pu reconnaître entre mille ; Eléone. Pourquoi fallait-il que je tombe sur lui ? Je m’attendais alors au pire, avec lui on pouvait s’attendre à tout et cela n’annonçait rien de bon. J’étais sur mes gardes, prête à réagir.
Subitement, je le vis apparaître. Je lui sautais au cou, faisant refaire surface mes instincts de chasseuse. Il s’écroula sur le sol, l’air ahuri. Je me relevai, restant tout de même sur mes gardes. Il tenta de se relever, mais perdit l’équilibre plusieurs fois, se succédant.
« Toi ! J’aurais dû m’en douter, réagi-t-il subitement. - Quoi, tu es surpris ? Dis-moi, j’ai la faible impression que tu t’es affaiblie ces derniers temps, raillai-je sadiquement. - Tu ne payes rien pour attendre. »
Je fis volte-face, lui tournant le dos. Il m’exaspérait et croyez-moi ou non, je me vengerai de ce qu’il a fait subir à notre peuple, bien que je n’en fasse officiellement plus partie. Je repris mes esprits et partie, le laissant à terre. Je n’allais pas tenir longtemps s’il restait ici. Il fallait que je trouve un moyen de sortir.
Je me réveillais suite à une courte nuit de sommeil. On apercevait déjà les quelques rayons de soleil, illuminant le ciel morose, faisant ressortir ma mélancolie. Je n’arrivais pas à pleurer, je n’arrivais pas à faire sortir les larmes de mon corps, bien que ma tristesse s’amplifie. Etre enfermé entre quatre murs grillagés n’était pas jovial. A un tel point que je ne trouvais pas le courage de me lever.
Je supposais qu’Eléone n’était pas encore éveillé. Je pris mon courage à deux mains et me relevai, faillant perdre l’équilibre. Je regardai aux alentours, plutôt calme. J’entendais quelques bruissements, venant sans doute des cages voisines.
J’étais traumatisée par tous ces évènements passés la veille. Surtout le fait de savoir qu’il y avait peu d’espoir que je retrouve mes deux amis… Les humains ne nous avaient encore rien donnés à manger, tandis que mon ventre criait famine depuis plusieurs heures, même jours.
Je m’assis posément, près du grillage, attendant la quelconque visite d’un humain qui voudrait bien nous nourrir. Bien que les chances soient faibles.
Je ne pouvais tenir sans aucune nourriture. Ma faim avait tout de même des limites.
Quelques heures plus tard, j’entendis les bâillements d’Eléone, me faisant sortir de mes sombres pensées. Des humains passaient et repassaient devant la cage, nous jetant un simple coup d’œil avant de passer leur chemin. Je n’entendais qu’un mot sortir de leur bouche, se répétant continuellement dans ma tête : zoo. Que signifiait ce mot ? Un mot inconnu d’après mes connaissances. J’avais beau chercher, il ne me disait rien qui vaille.
Soudainement, un homme arriva, une bassine à la main. Il entre-ouvrit la porte grillagée et balança sans grande importance quelques morceaux de chairs. Je me jetais sur ceux-ci, les reniflant avant de m’empiffrer des quelques bouts.
Eléone me stoppa net, m’en prenant quelques uns avant que je ne les engloutisse tous, je lui jetais un regard méprisant avant de reprendre mon action précédente.
Ma faim apaisée, j’avais désormais soif. Décidément rien n’allait pour le mieux. Des enfants humains passaient et repassaient devant l’enclos. Ils secouaient le grillage en hurlant à tu tête : « Eh oh ! Les lions, réveillés vous, vous n’êtes pas drôles ! » Ou bien « Ils sont moches et pas gentils. » Bref, des choses dans ce genre là.
Si je pouvais leur en mettre une, je l’aurais fait depuis longtemps. Ils n’avaient aucun respect pour les animaux, ne nous laissaient dormir tranquille... Une horreur. Un nouvel enfant arriva devant l’enclos et se stoppa. Il semblait jeune et immature. Il cria alors, comme tous les autres :
« Eh le lion, viens ! Mais viens ! Maman, il ne veut pas venir. J’les aime pas ! »
Je m’avançai vers le grillage, exaspérée. Je me mis sur mes pattes arrière, m’équilibrant en m’appuyant contre la porte grillagée. Je lui rugissais à la gueule, prise de colère et espérant le faire fuir le plus loin possible. Le jeune homme recula, l’air apeuré. Je me remettais sur mes quatre pattes, fière de lui avoir fait peur. Sa mère l’attrapa par le bras et l’emporta loin de l’enclos en ruminant quelques paroles incompréhensible.
Je m’assis près du grillage, observant les alentours. J’entendais alors un rugissement. Je le reconnu à l’instant même ou je l’entendis. C’était sans aucun doute Alfa qui m’interpellait. Alors je repris espoir, ils étaient encore là. Du moins lui y était. J’avais tellement l’envie de les retrouver, que ma force revint. Je me sentais plus puissante, prête à enfin sortir d’ici. Je rugissais à mon tour, lui faisant comprendre que j'avais entendu son appelle. J’inspectais mes alentours. J’eu une idée.
Je me précipitai dans un coin de l’enclos, montant sur un rocher assez haut. Je n’avais qu’une chance de sortir d’ici, si je ne réussissais pas s’en était fini de moi. Etant sur le rocher, je m’apprêtais à sauter, prenant mon courage à deux mains. Je prenais de l’élan sur mes pattes arrière et sautais…
Je failli percutée le grillage, qui m’érafla seulement la peau. Je retombai sur le dos, faillant perdre connaissance en subissant l’énorme choque. Je valsai sur le côté, essayant de me stopper.
Voilà ma vengeance contre Eléone, il allait rester enfermé ici toute son existence.
J’étais hors d’haleine, cherchant à me relever. Autour de moi se trouvaient que des cages grillagées ou entourées de verre.
Je reniflai le sol, cherchant une piste pour le retrouver. Par chance, je voyais sa cage, non loin de celle où j’étais. Je l’avais repérer car Alfa attendait dedans, je le voyais. Je me précipitai vers celle-ci. Les hommes hurlaient, étaient affolée en me voyant. J’essayais de me faire discrète, mais difficilement. Alfa me vit alors, il rugissait, je l’entendais dire joyeusement : « Orient ! Orient, elle est là, elle est en vie ! ».
Je fus soulagée, Orient était lui aussi en vie. Je le voyais apparaître au côté d’Alfa, semblant lui aussi soufflé un bon coup, étant soulagé. J’arrivais vers l’enclos, essoufflée. Il ne restait plus qu’à les faire sortir et malheureusement la cage n’était pas disposée pareille.
« Comment allez-vous faire pour sortir ? Demandai-je en pleine réflexion. - Je sais. Nous on ne peut pas le faire de là ou on est, mais les hommes le font bien, alors tu peux réussir. - Quoi ? Dis-moi vite, il n’y a pas de temps à perdre. - Là, il y a une sorte de serrure. Regarde, il faut faire pivoter la barre et la tirer sur ta droite. »
Je regardai la serrure, réfléchissant à ce qu’il venait de me dire. Il y avait bien une barre en fer, je tentais de la faire pivoter, difficile avec nos pattes velues. Un homme arriva affolée. Je l’entendais crier derrière moi.
« Mais, qu’est-ce qu’il fait lui ! Le grand filet, vite ! Il nous faut des seringues, ou un gaz soporifique, dépêchez-vous ! »
Je ne comprenais pas ces paroles, mais je paniquais. Je savais que si je n’allais pas plus vite, un malheur arriverait. J’essayais en vint de pivoter le fer. Après quelques minutes d’essais, la barre pivota.
« Tire là maintenant, vite ! M’indiqua Alfa, d’une voix inquiète. »
Je la tirai vers la droite, mais ma patte glissait à chaque nouvel essai. Un homme arriva un fusil à la main, ma panique s’amplifia. Je tirai de toutes mes forces, avant d’enfin y arriver.
Alfa et Orient poussèrent la grille précipitamment, on se mit à courir le plus vite possible pour échapper aux seringues et au gaz soporifique. Un gigantesque portail se dressa devant nous, ouvert. Nous le passâmes sans nous stopper.
Nous arrivâmes alors dans un endroit peuplé d’humains. De grandes bâtisses en bétons entouraient l’endroit.
Nous galopions tous les trois à vive allure, dévalant les moindres pentes et esquivant les moindres obstacles qui se trouvaient sur notre chemin. J’étais hors d’haleine, mais ne m’arrêtais pas, quelques soient les circonstances. Je reprenais une bouffée d’air frais avant de percutée un passant, qui tomba à terre. Je me reconcentrais, sans me soucier de lui, sur ma trajectoire. Je suivais Alfa qui nous menait, sans contester. Je me concentrais juste sur lui et la route à suivre. Nous étions sans doute perdus, nous le savions, mais il ne fallait pas s’arrêter tant que nous n’étions pas à l’abri des dangers.
Notre allure commençait à ralentir. Nous croisions toute sorte d’humains, plus terrifiants les uns que les autres. Sur nos abords se trouvaient des bâtisses, bordés par de fins trottoirs. Au milieu d’entre eux, là où nous courrions, une route goudronnée. La chaleur était tellement abondante et désagréable que le goudron nous brûlait les pattes au moindre effleurement.
Alfa prit alors une rude courbe, je failli déraper mais je me rééquilibrais à l’aide de mes griffes. Nous finîmes par arrivée dans un grand parc verdoyant où se trouvait peu de monde. Nous interrompîmes notre course ici, et nous calâmes assis contre un chêne, épuisés. Alfa regarda aux alentours, vérifiant certainement que personnes ne nous suivaient.
Je tentai de reprendre une respiration constante, mais j’étais essoufflée par cette course poursuite quelque peu endurante. Ma respiration finit par se calmer au bout de deux longues minutes. Alfa semblait pensif, il inspectait les lieux et était aux aguets.
J’étais assoiffée, encore pire que dans la matinée. Malgré ma faim apaisée, je ne me sentais pas bien. La fatigue et la déshydratation ne me faisait pas bon effet. Mon ventre me paraissait noué, mais je ne savais pourquoi. Nous étions à l’abri du danger, personne ne nous voyait. Il n’y avait donc aucune raison de s’inquiéter.
Orient semblai inquiet. Je le fixai, surveillant à ses alentours, vérifiant qu’il ne soit pas en danger. Les avoir perdu deux fois de suite m’avaient bien suffi. Je ne me sentais pas de les perdre une troisième fois. Enfin, j’appréhendais car on dit toujours ; jamais deux sans trois…
Je commençais à somnoler, mais Alfa me réveillant en sursaut, je tentai alors de ne pas me rendormir, malgré mon épuisement. Orient restai coucher entre nous deux, tandis qu’Alfa restai sur ses gardes. Je comprenais parfaitement qu’il veuille surveiller notre planque, mais de là à ne même pas nous laisser nous reposer quelques minutes…
Un bruit retenti alors, semblant proche. Je redressai mes oreilles, tentant d’identifier le bruitage. Alfa se mit tout à coup sur ses gardes, mais restai pensif. Soudain on perçu une ombre se rapprochant. Je ne distinguais pas réellement la forme. Orient se cala contre moi, tentant de se rassurer.
« C’est quoi ça ? Chuchota-t-il. - Je ne sais pas. Chut, finis-je par répondre. »
Soudain l’énergumène apparut face à nous. Il était imposant et couvert de plume marron. Un oiseau. Plus précisément un aigle. Je l’observai, tentant de ne pas bouger.
« Vous faites quoi dans mon parc vous ? Demanda l’étranger d’une voix féminine. L’étrangère. - Euh… Ben, je ne sais pas vraiment, rétorquai-je. - Ah oui, je vois tu as l’air vraiment sûre, railla-t-elle. »
Alfa tenta de se calmer, mais je sentais que les battements de son cœur accéléraient. Il soupira :
« Dites, vous ne connaissez pas l’Afrique ? On voudrait rentrer chez nous. - On ait en France mon coco, ça m’étonnerai que tu arrive à rentrer chez toi. Et puis, les félins comme vous trois n’on rien à faire ici. - On est sortit d’un… zoo, il me semble que ça se nomme comme ça. »
Elle semblait songeuse. Je tentai alors d’en savoir plus à son propos :
« Tu te nommes comment ? - Jeanne. Et vous trois, c’est comment ? - Moi c’est Orianne, voici Alfa, et le petit c’est Orient. - Alfa ? C’est sympa comme prénom. »
Il ne réagi pas.
Il fallait que l’on trouve un moyen de sortir de cette ville. Peut-être connaissais-t-elle la solution, c’était un oiseau, elle volait, donc elle saurait certainement nous dire. Elle avait certainement déjà survolée la terre entière. Elle nous saurait donc d’une grande aide pour la suite.
« Tu pourrais nous aider à ce qu’on rentre chez nous ? - En quel honneur ? - Hum. L’honneur de nous rendre heureux ? proposai-je, pas très sûre de moi. - Mouai, ça me va. Mais je préviens juste, ici on est à Toulouse. En gros, vous êtes à douze mille trois cent cinquante kilomètres de votre pays natal. Ça vous va quand même ? - On fera de notre mieux pour rentrer chez nous. »
Je voyais Alfa, restant bloquer sur le nombre de kilomètres qu’il nous faudrait parcourir. Jeanne semblait quand à elle joyeuse. Elle n’avait pas l’air d’être trop compliqué, et semblait du moins courageuse. Je ne pris même pas la peine de lui demander par où nous allions aller, qu’elle se mit à survoler le parc dans notre direction opposée, en nous faisant signe de la suivre.
Je ne sais pas où elle nous emmenait, mais nous la suivions sans contester ses ordre ni la direction qu’elle nous imposait.
Dernière édition par Mayrine le Mar 16 Juil 2013 - 22:27, édité 44 fois
Rosalinda
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Sujet: Re: Intruder Ven 28 Juin 2013 - 22:51
Coucou, Tout d'abord je te remercie de ta confiance (: Ensuite je trouve ton texte vraiment interessant, tu as un style d'écriture léger et agréable! J'ai cependant remarquer des petites erreures, ne t'inqiète pas personne n'est parfait, et il ne s'agit que de mon point de vue (; "Eléone sentit l’odeur de cette chair fraiche, alléché" => J'aurais mis alléchante à la place d'alléché
"- Une miette. Rien de plus demoiselle. »" => Il s'agit ici d'une gazelle, je pense donc qu'il faut remplacer le mot miette (; Pourquoi pas par jarret? "Elle se coucha, protégé par l’ombre que lui faisaient les branches de l’arbre des palabres." => tu as oublié un e à protégée "Un quart d’heure écoulé" => Je trouve que ca ne sonne pas très bien, pourquoi pas "Après un long quart d'heure" ou "Au bout d'un quart d'heure" "Elles mangèrent en silence, économisez leurs salive était important ces derniers jours. Car la sécheresse ne leur laissait que peut d’eau." => Cette phrase n'est pas très claire, il faudrait la reformuler! "Andréa les rejoignit alors épuisée de sa chasse qui avait durée trois bonnes heures environ." J'aurais mis environ avant trois voila c'est tout, j'attends la suite avec impatiente (: Bisous'
Zouue
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Sujet: Re: Intruder Sam 29 Juin 2013 - 0:25
Bonjour Mayrine!! (:
J'adore ton histoire jusqu'à maintenant (vive les félins \o/), j'ai bien hâte de lire la suite. Tu écris très bien, j'aime te lire! Par contre, fait attention à l'homophone peu/peut, j'ai cru voir que c'était une erreur répétitive
À bientôt! :3
Mayrine
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Sujet: Re: Intruder Sam 29 Juin 2013 - 12:07
Merci de vos, avis. C'est sur que mon orthographe n'est pas encore parfait, mais bon. Justement le fait d'écrire l'améliore.
Je vais corriger mes fautes et dès que le chapitre 2 est terminé, je le posterai. Surement demain, car j'ai un gala de danse ce soir, de 18h à 1h du matin, donc bon. Ou peut-être cet après-midi.
Mayrine
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Sujet: Re: Intruder Dim 30 Juin 2013 - 20:58
MAJ, chapitre 2.
Joy
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Sujet: Re: Intruder Dim 30 Juin 2013 - 21:46
Bonsoir! J'ai lu et j'aime beaucoup ton style d'écriture, personnellement il m'a accroché. Et puis autant le dire, je n'ai jamais lu d'histoires avec en personnage principal un animal (à part un ou deux). Je n'ai qu'une question - stupide sans doute - mais en fait, j'ai pas compris ce passage : Soudain je vis le panneau. Ce fameux panneau qui indiquai pour tous les lions « Tu as réussi. ». J'ai remarqué qu'en général les fautes que tu faisais étaient des erreurs de conjugaison. Sinon rien d'autre à ajouter à part que je me demande bien où elle va arriver Orianne!
Mayrine
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Sujet: Re: Intruder Dim 30 Juin 2013 - 21:58
Merci beaucoup Joy !
En faite je t'explique. En gros, les lions ne savent pas lire, mais elle sait que se panneau indique que c'est (approximativement) la sortie de son ancien territoire. Les hommes l'on placé là pour prévenir qu'il s'y trouvaient des lions. Mais bon les lions ne peuvent pas savoir ce que ça veut vraiment dire. Je sais pas si j'ai été claire mais bon.
En ce moment je manque grandement d'inspiration, donc le chapitre trois n'arrivera que dans quelques jours. Peut-être le week-end prochain. Enfin bon, vous verrez bien.
Joy
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Sujet: Re: Intruder Dim 30 Juin 2013 - 22:04
Ah d'accord! Je comprends mieux c'est plus clair.
Rosalinda
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Sujet: Re: Intruder Dim 30 Juin 2013 - 22:05
J'aime beaucoup le chapitre 2 (; Ce que j'admire c'est que ton style d'écriture est léger et passe vraiment bien! Bravo!
Mayrine
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Sujet: Re: Intruder Dim 30 Juin 2013 - 22:11
Merci Rosa' ! Ça me fait vraiment plaisir tout vos commentaires. Ça m'encourage à continuer mon livre.
Dernière édition par Mayrine le Lun 1 Juil 2013 - 10:44, édité 1 fois
Mayrine
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Sujet: Re: Intruder Lun 1 Juil 2013 - 10:39
MAJ, chapitre 3 ! Il est arrivée beaucoup plus tôt que prévu.
Le voici :
Intruder
Chapitre 3
La chaleur perturba mon sommeil, aussi léger qu’à son habitude. Le soleil n’était pas encore levé, on apercevait quelques lueurs à l’horizon. Je regardai à mes côtés pensant trouver Orient. Il n’y était pas. Je me levai en sursaut, la chair de poule me vint, mon ventre se noua. J’hurlai, inquiétée :
« Orient ! Orient, tu es là ? »
Mais aucun bruit ne me parvenait, aucune réponse. Je commençai à sérieusement m’inquiété lorsque je fis volte face et retombai nez à nez avec cet insolant. Je soupirai, soulagée de le revoir.
« Je t’ai manqué ? Demanda-t-il. - Ne me refait… plus… jamais ça… Orient… susurrai-je hors d’haleine. »
Il laissa paraitre un sourire sarcastique avant de continuer sa marche, sur notre sentier habituel.
Mon inquiétude disparue au fil des heures qui passaient. Je pense que je n’eu jamais aussi peur de ma vie… Tenais-je déjà à Orient ? Nous nous connaissions depuis tellement peu de temps. A vrai dire un jour. Mais il était tellement fragile… D’accord, malin et parfois narcissique. Mais fragile.
Nous tombâmes face à une étendu d’arbres imposants. Orient me regarda. Etais-je forcément à moi de répondre ? Je songeai. Que pouvait-il se trouver dans cette forêt ? Ce n’était pas forcément dangereux. Ou peut-être que si. Mais peu importe. Qui ne tente rien n’a rien.
« On n’y va, dit-je perplexe. »
Il me regarda. Il tressailli en entendant ma réponse. D’accord, cette vaste étendu était quelque peu effrayante, mais que voulait-il que l’on face ? Que l’on rebrousse chemin ? Hors de question. Il frissonna et commença à avancer avec hésitation. Je lui mis une tape dans le dos avant de passer devant lui et de marcher posément.
Nous entrâmes dans cette forêt. J’avoue, je commençai à paniquer. Mais il faut être fort, ne pas reculer devant l’obstacle, tel qu’il soit.
Jusqu’ici, rien d’effrayant ou de paniquant, même si la pénombre nous recouvrait et que ceci était terrifiant, il ne faut pas avoir peur pour si peu… Orient tressaillait au moindre bruissement. Paniquait-il d’être seul avec moi ? J’étais pourtant de bonne compagnie, non ? Enfin, s’il paniquait, il n’avait qu’à pas m’accompagner.
Un bruit retenti et nous fit sursauter. Je m’arrêtai net sous l’emprise de la panique. J’observai les alentours, à l’affut du moindre bruit. Orient gémissait. Je l’arrêtai, lui mettant ma patte devant sa bouche ainsi espérant le faire taire. « Chut… » Chuchotai-je, voulant le rassurer. Mais rien n’y faisait, il était effrayer. J’avoue l’être aussi…
Un second bruit parvint, ainsi qu’une ombre s’approchant. Mon ventre se noua, échappant à un gémissement qui nous trahi. L’ombre s’approcha de quelques mètres. Je sorti mes griffes aiguisées, me préparant à attaquer. Je sentais le cœur d’Orient battre la chamade. Un rire narquois retenti alors. Je bondis vers l’ombre, tombant à terre sur une épaisse fourrure. Qu’étais-ce ? Je griffai le concerné, il me prit par les pattes et se retourna contre moi, me griffant dangereusement au visage, effleurant mon œil.
Ainsi je saignai énormément. Orient gémissait derrière moi, s’inquiétant. Soudain il arrêta de me griffer. J’apercevais son sourire en coin dans la pénombre, ses yeux bleus étincelaient. Il me prit par les pattes et prit Orient par la même occasion. Il nous emmena à la lumière du jour. J’apercevais désormais son visage, ne pouvant déterminer sa race. Il me fixa.
« Qui êtes vous ? Demandai-je hésitante. - Un guépard. Et vous, que faites vous ici ? - Je pars exploré le monde, si tu voulais bien me lâcher maintenant. »
Bien sûr un guépard… Quoi de mieux qu’une forêt pour eux… J’aurai du y songer plus tôt, c’était bien courant que quelques guépards traînaient par ici… Il me regarda, étonné par ma réponse. Orient se débattait, effrayé par l’animal dominant.
« Et comment vous nommez vous ? Demanda-t-il. - En quoi cela vous regarde ? C’est à moi de poser une question, rétorquai-je froidement. - Vous venez de la poser. J’ai envie de savoir vos noms, voilà tout. - Si c’est ce que vous voulez. Voici Orient, et moi Orianne. A mon tour. Comment vous appelez-vous ? - Bien. Alfa, je m’appelle Alfa. »
Je ne rétorquai rien. Orient bougeai dans tout les sens. Alfa ne nous relâchai pas, il n’en avait certainement pas l’envie. C’est toujours moi qui tombe dans ce genre d’embrouille.
Il fini par enfin nous laissez tomber à terre. Je ressentais toujours la douleur provenant de ma griffure. Je la tâtai de ma patte, voulant déterminer la dangerosité de celle-ci. Apparemment mon œil n’était pas touché, en tout cas pour cette fois. Alfa me prit par la patte, ainsi qu’Orient, nous traînant avant d’arriver vers un ruisseau, dont l’eau limpide semblait potable. Il en prit dans sa patte et la mit sur ma blessure. Des picotements douloureux en parvenaient.
« Ça devrait nettoyer ta blessure, devisa-t-il. - Merci… rétorquai-je quelque peu souffrante. Dis-moi, j’ai une question à te poser. Tu vis seul ici ? - Oui, pourquoi ? - Oh pour rien… Je me demandai si tu voulais te joindre à nous. »
Il me regarda et haussa un sourcil, étonné.
« Après ce que je t’ai fais, tu veux que je vous accompagne ? Railla-t-il. - Ben, pourquoi pas ? - Si ça peut te faire plaisir. »
Orient s’avança et nous regarda d’un regard angélique. Alfa lui donna une tape dans le dos, ironiquement. Je me relevai énergiquement, les prenant tout deux par les pattes. Nous continuâmes notre chemin, traçant comme toujours notre route.
J’étais si heureuse de les avoir avec moi… Ils ne m’auraient pas suivi s’ils n’avaient pas confiance… Moi j’avais désormais confiance en eux…
Dernière édition par Mayrine le Mar 9 Juil 2013 - 13:20, édité 6 fois
Rosalinda
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Sujet: Re: Intruder Lun 1 Juil 2013 - 10:55
Je crois que je vais dire ca a chaque fois mais j aime beaucoup! (: Bravo, vivement la suite!
Mayrine
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Sujet: Re: Intruder Lun 1 Juil 2013 - 10:59
Merci beaucoup. Je commencerai le chapitre 4 cet après-midi sûrement.
Joy
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Sujet: Re: Intruder Lun 1 Juil 2013 - 20:20
J'aime toujours autant! Vivement la suite.
Mayrine
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Sujet: Re: Intruder Lun 1 Juil 2013 - 20:22
Merci Joy ! Le chapitre 4 est terminé mais je le peaufine un peu avant de vous le dévoiler. Peut-être en fin de soirée. Je suis étonnée d'avoir écris deux chapitres aujourd'hui, c'est rare venant de moi.
Zouue
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Sujet: Re: Intruder Lun 1 Juil 2013 - 20:35
Tu es en feu! Je vois que le syndrome de la page blanche t'atteint rarement, profites-en! Encore une fois, j'adore comment tu écris, l'histoire se déroule bien, j'ai hâte de lire la suite!
Mayrine
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Sujet: Re: Intruder Lun 1 Juil 2013 - 20:42
Merci encore une fois ! Ben, ça varie. Ça m'arrive quand même de laisser ma page vide pendant plusieurs heures ou même plusieurs jours.
Je vois que vous êtes impatientes. Je ne vous fais donc pas attendre plus longtemps.
Intruder
Chapitre 4
Nous marchions depuis plusieurs heures qui me paraissaient interminable. La nuit avait commencé depuis peu, ainsi Orient dormait sur le dos d’Alfa, il s’estimait trop fatigué pour suivre. Soudain, Alfa s’arrêta. Il se tourna vers moi et montra d’un geste de la tête un long fleuve. Je laissai apparaître une faible moue, réfléchissant à la situation présente.
Un fleuve se dressait devant nous, dont le courant était si puissant que même Alfa ne pourrait traverser sans y périr. Ainsi qu’Orient, trop faible pour y mettre une patte.
« Bien. Voyons, il y a bien une solution à cette énigme… songeai-je à cour d’idées. »
Alfa semblait lui aussi pensif. Il me regarda l’air perplexe. Moi, personnellement, je m’étais accoutumé à ces situations sans réponses qui m’arrivaient constamment. Bien que l’on dit que quel que soit notre problème on obtient toujours la solution… Oui, je commence à plus trop y croire à force.
Alfa guettait les alentours, cherchant une solution qui pourrait nous aider. Soudain, une idée me vint à l’esprit. Il nous faudrait une branche, même un tronc. Quelques choses ou nous pourrions nous accrocher. Car je venais de voir que de l’autre côté du fleuve, une branche d’un arbre dépassait. J’expliquai donc à Alfa mon idée :
« Tu vois la branche, là-bas ! Il nous faut un tronc où l’on pourrait s’accrocher, ainsi dès que l’on arrive vers la branche, on l’attrape, on s’accroche et on saute sur le rivage. - Ton idée est bien, mais on le trouve où le tronc ? Répondit-il m’enlevant tout espoir de traverser ce fleuve un jour. - Ben je ne sais pas moi, cherches ! - C’est ton idée alors tu m’aides, intervint Alfa. »
Il réveilla Orient, ainsi il nous aida à chercher une branche ou un tronc assez long pour nous trois, difficile à première vu, mais possible.
Après plusieurs minutes de recherches Orient nous interpella. Nous accoururent vers lui, espérant qu’il est trouvé quelque chose. Il souleva les hautes herbes à l’aide de ses pattes et laissa paraître un gros tronc d’arbre quelque peu délabré, mais qui fonctionnerai parfaitement pour notre plan.
« Oh super, merci, merci Orient ! M’écriai-je découvrant l’épais tronc d’arbre, ce sera parfait pour traverser ce fleuve. »
Il me sourit gentiment. Alfa tenta de tirer le tronc vers nous, je l’aidai à mon tour. Au bout d’un moment d’effort incessant, nous réussîmes à tirer le tronc vers nous. Il ne resta plus qu’a le mettre à l’eau, le plus dur certainement. Orient nous aida à le tirer.
Le tronc était presque à l’eau, Alfa trempa ses pattes hésitant avant d’y entrer. Il tira le tronc de toutes ses forces, puis il s’accrocha. Je pris Orient sur mon dos et me glissa délicatement dans l’eau froide. Je m’accrochai au tronc à mon tour. Il flottait parfaitement, malgré nos poids. Je fermai les yeux, de peur de regarder. Le courant nous emporta. Alfa fixa la branche, ne voulant pas la rater.
Orient s’accrochai à mon cou, je le sentais frissonner. Je sentais son souffle dans ma nuque. Soudain ses mains lâchèrent, je tournai la tête précipitamment. Mon cœur failli lâcher, Orient était emporté par le courant à la limite de se noyé. Alfa me regarda affolé. J’hurlai, mes yeux étaient au bord des larmes. Il se jeta à l’eau, nageant du mieux qu’il pouvait.
Je vis la branche passer devant moi, je l’attrapai de ma patte, attendant Alfa impatiemment, espérant qu’il allait revenir accompagné d’Orient… Je paniquais, j’avais du mal à respirer. Je ne les voyais pas revenir. C’est comme si ma vie s’arrêtait. Je me rendis compte que… sans eux je ne serais rien. Les larmes dévalaient mes joues avant de se laisser tomber dans l’eau froide.
L’attente ne se terminait plus, cela ne faisait qu’une demi-heure, mais cette demi-heure me paraissait l’éternité.
Soudain on me tapota la patte, je regardai à mes côtés. Alfa était là, et… Orient aussi. Je leur souris, séchant mes larmes. Ma panique diminua. Ils me tirèrent de l’eau, je les serrais contre moi. Ils m’avaient tellement manqués… Désormais ils faisaient partis de ma famille. Je les embrassai, les câlinais. J’étais si proche d’eux. Ils étaient une partie de moi.
« Comment avez-vous pu… - Je t’expliquerai plus tard, sèche toi… rétorqua Alfa me serrant fort contre lui. »
Je me séchai, le froid m’envahissait.
Tout deux m’aidaient à surmonter les épreuves de la vie, les plus dures comme les plus faibles. Mais rien que le fait qu’il soit présent m’aidaient. Je leur revaudrais toujours ceci. Ils étaient importants pour moi, ils m’aidaient à reconstruire ma vie comme je la souhaitais.
Ce dont j’étais certaine, c’est que, jamais, non jamais, je ne les laisserai tomber quoi qu’il arrive. Je les aimai, je les aime, je les aimerais.
Alfa s’accota à un arbre face à moi. Il me conta donc l’épreuve :
« J’ai nagé et aperçu au bout de quelque mètres parcouru Orient tentant de s’accrocher au rebord. Je me précipitai donc vers lui, l’accrochant à ma taille. Nous fûmes emporté par le courant de ce fleuve - Alfa s’interrompis et soupira avant de reprendre posément. Je percutai une pierre et tentai alors de m’y accrocher, mais en vint. Orient attrapa une longue branche, semblant assez solide pour tenir le choque. Alors nous avions réussi à nous sortir de cette eau gelée après plusieurs essais. Je ne pensais jamais tenir le coup. Mais tu peux être fière de lui… - Je suis fière de vous deux… Tu lui à sauvé la vie Alfa, je t’en serais toujours reconnaissante. Vous êtes les plus courageux que je n’ai jamais connu auparavant. Je vous adore… - Nous aussi on t’adore Orianne ! Tu es la fille la plus extraordinaire du monde ! objecta Orient. »
Alfa nous sourit tendrement et prit Orient sur lui, avant d’aller enfin se coucher tous les trois, extrêmement fatigués.
Ce fut une journée pleine d’émotion pour notre trio… Nous nous endormions rapidement, affaiblis par cette épreuve. C’était l’une des premières, mais certainement pas la dernière…
Dernière édition par Mayrine le Mar 16 Juil 2013 - 12:08, édité 5 fois
Mayrine
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Sujet: Re: Intruder Mar 2 Juil 2013 - 11:25
J'ai eu une idée de chapitre 5, je pense que vous allez adorer. Un chapitre pleins d'émotions. Je le commencerai cet après-midi.
Joy
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Sujet: Re: Intruder Mar 2 Juil 2013 - 13:10
Comme d'habitude, j'aime toujours autant Intruder. Je n'ai qu'une chose à redire par contre, c'est que - personnellement - j'ai eu l'impression que la partie où Orient lâche Orianne et Alfa part le sauver est très rapide. Je n'ai pas eu l'occasion de sentir l'angoisse monter vraiment (chez moi, parce que moi quand je lis un livre, j'ai pour habitude de sentir toutes les émotions du personnage). Sinon, j'attends la suite.
Mayrine
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Sujet: Re: Intruder Mar 2 Juil 2013 - 15:04
Merci ! J'ai eu la même impression lorsque je me suis relu. Je pense que je rajouterai quelque petits passages dans ce chapitre. Je pense que je n'étais pas assez inspirée, du coup j'ai un peu raté ce chapitre. :/ Enfin bon, ça arrive à tout le monde. :3
Mayrine
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Sujet: Re: Intruder Mer 3 Juil 2013 - 14:19
Voici mon chapitre 5, la première partie car sinon ce serait trop long. Donnez moi vos avis, n'hésitez pas.
Intruder
Chapitre 5 Partie une.
J’avais un pressentiment. Un mauvais pressentiment. J’avais l’impression d’être tombé dans un trou, un tourbillon infernal qui ne cesse de m’entrainer chaque jour plus bas. Cela faisait plus d’une semaine que nous marchions sans répits, j’étais affaiblie par les heures de marche et par les jours sans nourriture et sans eau. Chaque jour j'avais la cruel envie de baisser les bras, mais je me reprenais, il ne fallait pas laisser tomber si proche du but.
J’étais apeurée, je ne sais pourquoi. J’avais peur que de nouveau un malheur arrive, j’avais si peur de les perdre. J’ai l’impression d’être la pire des égoïstes en disant cela. Je suis trop possessive… Nous marchions depuis des heures lorsque subitement, Orient se mit à gémir. J’accourrai vers lui, ainsi qu’Alfa. Je vis là, implanté dans sa peau une seringue rouge vif. Je relevai la tête vers Alfa, affolée. Les hommes étaient là.
Alfa fit volte face, deux hommes armés de fusils nous visaient. Aussitôt, ils me visaient moi. Je fermais les yeux, souffrante. J’étais touchée. Touchée à la patte. Je sentais le liquide pénétrer dans mon corps. J’entendis Alfa gémir à son tour, ne pouvant bouger. Je perdis connaissance.
Je me réveillais enfin, des courbatures pleins le corps et couverte de bleus. Ma patte était encore plus douloureuse que sur le moment même de la piqure. Je tentai de bouger, mais en vint. J’étais enchaînée. J’entendais des voix qui semblaient proche. Quelques secousses me faisaient reprendre doucement connaissance, étant toujours somnolente.
Je ne savais plus où j’étais, j’ouvrais légèrement les yeux. J’étais apparemment enfermée, je ne savais toujours pas où. J’apercevais trois petits trous percée dans le bois qui me tenait prisonnière. Je tentais de regarder à travers, j’aperçu le ciel limpide, ainsi que de la fumée noire…
Je tentai alors de comprendre la tournure que les choses prenaient. Plus rien n’avaient de sens. Que devais-je faire à cet instant ? Soudain, les secousses s’arrêtèrent. Je ne comprenais plus rien, tout avaient perdu son sens. Plus rien ne me semblait concret. Devenais-je folle ? Ma vie devait-elle se terminée ainsi ? Après tout, je dois suivre mon destin… Je me souvenais de ces paroles dites à Orient lors de notre rencontre « J’irai là ou on m’emmènera. ». Etais-ce là mon point d’arrivée ? Impossible. Je sentais que l’on soulevait ma prison. Je failli reperdre connaissance, mais je résistai. On posa la caisse à terre, je sentais le choque. On ouvrit alors le dessus, la luminosité m’éblouit.
« Eh, il c’est déjà réveillé celui-ci ! Interpella un homme, me jetant un regard inquiet. - Comment ça ? La piqure était sensée faire effet deux jours ! Fais-moi voir. »
Un deuxième homme fit son apparition et m’observa longuement.
« Bon, on va laisser la caisse dans la cage et le détacher. Il faudra vite partir, dit alors le même homme. Pourtant cela ne fait qu’une journée que nous étions en route pour la France… »
Il poussa la cage, je la sentais glisser sur le sol. Il détacha mes chaines, puis partirent tout deux en courant, tandis que je restai couché, somnolente. J’entendis le bruit d’un grillage derrière moi, qui me fit sursauter et me sortit de ma profonde somnolence. Je tentai de me relever, tenant à peine sur mes quatre pattes. En vint, j’essayai de tenir debout.
Après un moment, je réussi à reprendre mon équilibre. J’observai alors aux alentours, apercevant un grillage, me tenant prisonnière. Ainsi que de la végétation mais peu, ne ressemblant sur aucuns points à mon habitat naturel. Et Orient et Alfa ? Ou étaient-ils ? Je me mis à paniquer. Déjà que je ne savais pas où moi-même j’étais, je ne savais pas où eux ils se trouvaient… Je savais bien que je ne les retrouverai pas ici…
J’entendais des voix, et je sentais des regards se poser sur moi. Des humains, petits comme grands, me scrutaient. Je me sentais mal à l’aise, je cherchais un coin tranquille. De grosses pierres étaient disposées de manière à laisser un passage un peu plus loin dans la cage ou l’on pouvait se coucher sans être vus. J’allai donc exploré ce passage, je passais tout juste sous les pierres blanches.
Je me couchai dessous, n’apercevant plus les hommes qui m’observaient un peu avant. Je me reposai un moment, voulant reprendre des forces. J’étais tracassée, j’avais peur de ne pas les retrouver. Je me sentais si mal sans eux.
Je ne parvenais pas à m’endormir. Certainement trop perturbée de me retrouver seule et d’en plus ne plus être dans mon habitat naturel.
Dernière édition par Mayrine le Mar 9 Juil 2013 - 13:21, édité 5 fois
Joy
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Sujet: Re: Intruder Mer 3 Juil 2013 - 16:18
L'histoire prend une nouvelle tournure, je veux toujours et encore la suite! Surtout que là, c'est que la première partie, ça s'arrête en plein milieu c'est crueeel ! /poutre/ Sinon... Vivement la suite! o/
Ah oui et j'ai remarqué quelques petites choses : [quote=Mayrine]Chaque jour envie de baisser les bras[/quote] Un verbe a été oublié! Oh et puis, pour aider au cas où avec les fautes d'orthographe, voici quelques sites qui sont pas mal : ► Pour la conjugaison ► BonPatron, ce site n'a plus sa réputation à faire, il est simple d'utilisation et est toujours utile!
Voili voilou, Joy attend la suite de Intruder.
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Sujet: Re: Intruder Mer 3 Juil 2013 - 18:07
C'est fait exprès si je m'arrête en plein milieu, haha.
Ah oui, merci je n'avais même pas remarqué. >< Je vais corriger.
Merci, ça m'aidera sûrement, car niveau conjugaison, c'est là où j'ai le plus de mal... Même si c'est souvent des fautes d'inattention.
Enfin, merci. J'espère terminer la suite et fin minimum vendredi.
Mayrine
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Sujet: Re: Intruder Jeu 4 Juil 2013 - 14:47
Voici la deuxième partie, très courte. Mais bon, j'ai fais deux parties pour bien que l'on distingue les deux histoires différentes. Car il y a un changement de situation.
Enfin, je vous laisse lire ça par vous même.
Intruder
Chapitre 5 Partie deux.
Les deux hommes arrivèrent, soulevant une caisse en bois, même que celle ou j’étais tenue prisonnière. Ils semblaient à bout, épuisés. Etait-ce Orient, ou bien Alfa ? L’espoir me revint alors. Ils ouvrirent la caisse, surveillant leurs alentours. Je vis une crinière dépasser, une crinière rousse… Ce n’était pas eux. Je perdis alors tout espoir de les revoir un jour.
Je les vis détacher les chaînes de celui-ci. L’animal se releva, les deux hommes prirent leurs distances. L’animal en question était un lion… Alors comme cela, ces hommes sans pitiés avaient l’intention de m’accoupler avec cette créature ? Hors de question, je ne tomberai pas dans leur jeu.
Je m’abstenais dans mon coin, ne voulant pas me livrer aux pattes de ce lion. A ce moment même, j’aurais voulu être avec mes deux amis. Ils n’étaient jamais là lorsque j’avais besoin d’eux. Et pourtant, c’était jusqu’ici l’une des seule fois où j’avais grandement besoin de leur aide.
J’entendis les pas du lion se rapprocher. Il avait un pas lourd, que j’aurais pu reconnaître entre mille ; Eléone. Pourquoi fallait-il que je tombe sur lui ? Je m’attendais alors au pire, avec lui on pouvait s’attendre à tout et cela n’annonçait rien de bon. J’étais sur mes gardes, prête à réagir.
Subitement, je le vis apparaître. Je lui sautais au cou, faisant refaire surface mes instincts de chasseuse. Il s’écroula sur le sol, l’air ahuri. Je me relevai, restant tout de même sur mes gardes. Il tenta de se relever, mais perdit l’équilibre plusieurs fois, se succédant.
« Toi ! J’aurais dû m’en douter, réagi-t-il subitement. - Quoi, tu es surpris ? Dis-moi, j’ai la faible impression que tu t’es affaiblie ces derniers temps, raillai-je sadiquement. - Tu ne payes rien pour attendre. »
Je fis volte-face, lui tournant le dos. Il m’exaspérait et croyez-moi ou non, je me vengerai de ce qu’il a fait subir à notre peuple, bien que je n’en fasse officiellement plus partie. Je repris mes esprits et partie, le laissant à terre. Je n’allais pas tenir longtemps s’il restait ici. Il fallait que je trouve un moyen de sortir.